L’HERBIER NATIONAL DE CÔTE D’IVOIRE

Introduction

La forêt ivoirienne, comme toute forêt, est une richesse fondamentale, par les revenus importants qu’il génère grâce à l’importation du bois. Avec l’accession à l’indépendance, la dégradation des forêts ivoiriennes s’est accentuée avec l’augmentation du volume des exploitations forestières (AKÉ-ASSI, 1998). Comme conséquence, cette exploitation abusive a provoqué la disparition de milliers d’hectares de forêts et l’extinction de nombreuses espèces végétales. Alors, pour faire face à ce problème, plusieurs solutions furent proposées pour sauver la flore ivoirienne, dont la création de Parcs Nationaux, de forêts classées mais également de jardins botaniques. C’est ainsi le Centre National de Floristique (CNF) a été créé en 1973 par décret n° 73-347 du 11 juillet 1973.


Historique de création du Centre National de Floristique (CNF)

Préalablement occupé par un village Akyé nommé Agbékoi, le CNF abritait plusieurs champs de manioc, bananiers et d’autres plantes telles que Persea americana Mill. (Lauraceae) et Coffea canephora Pierre ex A.Froehner (Rubiaceae) (Boraud, 1995). Plus tard, avec la création de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan en 1964, les habitants dudit village ont été déplacés vers la commune d’Abobo. Pour embellir l’Université, un espace a été dégagé afin d’accueillir la pépinière des espèces à planter. Ce fut le point de départ de la création du CNF qui couvrait une superficie de 5 ha. Par la suite le jardin connaitra des extensions progressives et deviendra le Centre National de Floristique, le 11 juillet 1973 par le décret n°73-347 (CNF, 1998). Cette extension aboutira à la création d’un jardin botanique composé d’une jachérée et d’un Arboretum.

Le Centre National de Floristique (CNF) de l’Université d’Abidjan, devenu Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, en Côte d’Ivoire, est un centre, qui assure la conservation in-situ et ex-situ de la flore ivoirienne. Ce jardin botanique représente un sanctuaire de la flore ivoirienne et rend de nombreux services écosystémiques à la population. Les activités humaines menées au jardin botanique concernent essentiellement, la conservation de la flore. Il s’agit d’une part de la conservation des espèces vivantes dans l’arboretum et d’autre part de la conservation des spécimens d’organes séchés consignées dans l’herbier. Divers aménagements tels que les bassins d’eau, des combrières et une pépinière ont été réalisés au sein de l’arboretum pour abriter une importante collection de plantes (CNF, 1998). La conservation permet ainsi de connaitre les différentes espèces afin de mieux les étudier.

L’arboretum du Centre National de Floristique

Rhaptopetalum beguei Mangenot (Lecythidaceae). Statut de conservation UICN; LC : Préoccupation mineure
Cola lorougnonis Aké Assi (Malvaceae). Statut de conservation UICN : Critically Endangered (CR), Espèce endémique

L’arboretum abrite une importante collection de plantes estimée à 750 espèces (CNF, 1998). L’introduction de ces espèces est le fait de nombreuses missions menées à travers toute la Côte d’Ivoire, mais également dans certains pays de la sous-région et du monde par le Professeur Aké Assi Laurent. L’arboretum représente une reconstitution de la flore de la Côte d’Ivoire, avec une importante représentativité des espèces à statut particulier.

L’Herbier du Centre National de Floristique (CNF)

Durant la période de 1900-2017, le CNF comporte 60 000 spécimens récoltés. Après l’inventaire en 2017, seulement 29362 spécimens ont été trouvés intacts, regroupés en 4 257 espèces, 1 485 genres et 226 familles. Les familles les plus représentatives sont Fabaceae (11 %), Rubiaceae (7,2 %) et Poaceae (7,1 %). Actuellement, l’Herbier contient 18 832 occurrences et 14 000 échantillons numérisés.